Complément d'information concernant "Les nouveaux sauvages"
Jean-Marie Durand, des Inrockuptibles, a écrit un très bon article traitant de la colère. Celle-ci sera la trame du film « les nouveaux sauvages » présenté par le ciné-club le 5 avril 2018 à 20 h 30.
Un résumé ci-dessous, l’intégralité du texte ici :
Dans son essai, “Au bout de la colère – Réflexion(s) sur une émotion contemporaine”, le philosophe Michel Erman analyse la colère comme l’émotion clé de notre époque.
En vrai philosophe, l’auteur se pose des questions simples dont les réponses restent complexes : qu’est-ce qui nous met en colère ? Nous met-elle hors de nous ou face à nous-même ? Doit-elle nous inquiéter ou nous conforter dans notre être ?
Première émotion parmi toutes, la colère se distingue dans la mesure où “la colère est consciente de ce qui l’induit”. Michel Erman affirme puissamment : “On est à la fois sujet à la colère et le sujet de la colère.”
Pour lui, elle est une réaction de sauvegarde du moi. A défaut d’un feu (de joie), elle est un contre-feu (une manière de conjurer la tristesse). “Elle permet de se défendre tout en cherchant à reprendre l’avantage”, à la différence de la tristesse qui est repli sur soi et passivité. Seule la colère affronte ce que l’on tient pour des désordres ou des injustices.
D’un point de vue existentiel, la colère est le contraire de l’insouciance et de l’indifférence : “Elle est à sa façon ouverture au monde.” D’ailleurs, Euripide l’écrivait déjà en son temps : “Celui dont la colère éclate est moins dangereux que celui qui la cache sous un air modéré.”
Au bout de la colère – Réflexion sur une émotion contemporaine
Plon, 152 pages, 15 €
