Jeudi 7 février = Ciné Club (ouvert à tous)

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En 1965, dans un village pauvre des montagnes de Taïwan, A Yuan, garçon sérieux, en charge de sa famille depuis l'hospitalisation de son père, est ami d'enfance de la jeune A Yun. Le jour arrive où il se décide à rallier la capitale, afin de trouver du travail. Rejoint rapidement par la jeune fille, ils sont hébergés par de jeunes artistes et tentent de s'adapter à un mode de vie radicalement différent du leur. Leur amitié se mue lentement en amour...

Genre : chagrin lointain.

Un train serpente à travers une épaisse ­nature de montagnes, passe sous un tunnel, plusieurs fois. Obscurité et lumière, en alternance : on est transporté. Bienvenue dans l'univers simple et gracieux du maître taïwanais Hou Hsiao-hsien. Ce film clôt un cycle librement autobiographique. Une sorte de chronique, autour d'un garçon et d'une fille au seuil de l'âge adulte. Ils sont amis depuis longtemps, peut-être plus, mais rien n'est explicite. Se sont-ils même déjà embrassés ?

Ces deux timides partent à Taipei, elle pour apprendre la couture, lui pour faire divers petits boulots et continuer ses études, en prenant des cours du soir. Il se fait voler sa moto, souffre d'une bronchite qui le cloue au lit, parle peu à son père mineur, mais échange avec son grand-père. Ce sont de petites choses, les faits du quotidien. Seuls les arpèges d'une ballade folk marquent une émotion. Sinon, c'est le règne d'une impassibilité souveraine, d'un temps qui s'écoule autrement. Un jour, le garçon apprend que sa bien-aimée va se marier. Triste ? Pas sûr que ce mot soit approprié ici, où tout est poussière dans le vent.  

Jacques Morice / Télérama

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